vendredi 7 mai 2010

Ce matin, le soleil nous offre ses rayons encore mais il a invité une petite brise acidulée qui vous donne le frisson. Le pot d'herbes séchées et jaunies par l'hiver et le froid fait rêver.  J'essaie de me rappeler ses couleurs d'origine, bleu, mauve et un peu de vert. Quel contraste avec l'image que j'en ai en tête!  Les tiges sont fines et cassantes, quelques-unes sont encore courbées.  Elles bougent avec la brise; plusieurs sont emmêlées au centre formant une boule enchevêtrée de brindilles apportées par les vents du nord.
Sur le terreau desséché, des galets sillonnés par des gélivures apportent un peu de rondeur dans cet amas de lignes droites et cassantes.
Un peu plus loin, les plantes semblent sortir de leur torpeur.  Le yucca étire ses longues feuilles triangulaires, la pervenche semble prête à prendre d'assaut toute la plate-bande.  Vais-je gagner cette bataille un jour?  Je l'arrache avec vigueur, je la déterre, je la coupe et elle célèbre ses victoires quelques jours après en partant à la conquête d'un petit bout de terre dénudé.  Pendant que je fourbis mes armes, mon sarcloir, ma petite pelle, mes cisailles, elle se fait des alliés et lance ses racines au-dessus des roches et des galets que j'ai semés à travers le paillis pour la décourager.  Rien n'y fait, petite pervenche aux fleurs mauves, tu sais que tu as conquis ma plate-bande et mon coeur.  Laisse un peu de place aux autres espèces qui veulent s'y établir!