jeudi 24 janvier 2013

Il fait noir, je ne peux dormir, j'ai mon insomnie habituelle.  J'ai ouvert ce paquet de deux cahiers Moleskine.  Un cahier bleu comme la nuit profonde de mes insomnies et l'autre couleur de l'eau d'une chaude journée d'été dans un lac isolé dont les berges sont dégarnies.
En déballant mes cahiers, le bruit du cellophane insistait pour pleurer la détresse que j'éprouve à ne pas dormir.  La reliure du cahier a craqué dans la nuit appelant la douceur de la mine pour se glisser sur le papier et prétendre que les mots ont un sens et reflètent la vie sans vous écorcher au passage.

Voilà j'ai écrit mes souffrances insomniaques et ensuite j'ai attrapé mon livre de chevet: L'embellie par Audur Ava Olafsdottir.  Il y a deux jours, j'ai presque laissé tomber mes autres lectures, fait inhabituel chez moi.  Je commençais à me sentir vraiment happée par le récit de son voyage.  Un voyage avec un enfant de quatre ans, fils de sa meilleure amie, un enfant autiste, presque sourd.  L'héroïne prend le chemin en boucle qui entoure l'Islande, la Nationale 1, pour se rendre au village où elle passait ses vacances durant son enfance.  Elle a gagné à la loterie et double chance, elle a aussi gagné un chalet à la loterie de la garderie du petit Tumi.  Ce chalet sera livré et installé au bord du village en question.
Je commence à me demander si je ne vais pas découvrir un secret d'enfance un peu tordu avant la fin du roman.  Cette femme a une patience infinie, avec l'enfant, avec les hommes, avec la nature mais aussi avec sa voiture et la route.  Elle a aussi une confiance infinie envers tout ce que je viens d'énumérer.  En effet, avec la pluie, les inondations, le ciel gris et toutes les mésaventures qui l'attaquent de front lors de ce périple, il y a longtemps que j'aurais pris l'argent de la loterie et que je me serais enfuie avec l'enfant dans un pays plus hospitalier offrant au moins quelques heures d'ensoleillement quotidiennes.
Alors, je suis arrivée au chapitre cinquante-huit; j'ai l'impression qu'au moins une boucle sera bouclée.  La boucle qui tenait les liens ténus qui l'unissaient encore à son ex-mari qui décide de débarquer chez elle pour réclamer encore un peu plus de notre héroïne.

Finalement tout ce périple a suscité un désir d'écrire chez moi.  Au lieu d'écrire un nouveau texte, j'en ai révisé un que j'aimais bien et me faisait penser à ce genre de pèlerinage que l'héroïne a décidé d'entreprendre.

Au bout du petit matin

Au bout du petit matin, le chemin s'est caché
Au bout du petit matin, la brume s'effiloche en longs rubans détachés
Au bout du petit matin, j'ai versé des larmes
J'ai cueilli ta main comme une arme

Au bout du petit matin, j'ai tremblé dans tes bras
J'ai eu peur que tu ne sois plus là
Au bout du petit matin, j'ai enfoncé mon coeur dans ta main
J'ai gémi, j'ai crié, je me suis perdue et jetée à tes pieds

Au bout du petit matin, j'ai dormi jusqu'à la nuit
J'ai suivi le matin gris dans les pleurs, les cris
Sous la pluie jusqu'à la fin de ma vie.

jeudi 17 janvier 2013

L'orchidée rose pâle penche son long cou gracile vers la lumière du matin et au-dessus d'elle, le laurier-rose prétend offrir une floraison aussi abondante que si je l'avais transplanté au centre de Rome.  Le parfum de ses fleurs me transporte près du Colisée où j'avais eu le bonheur de voir ces capiteuses floraisons me faisant rêver à nos lilas canadiens.  Ici, je dois garder mon laurier-rose à l'intérieur durant les temps froids mais il aime nos étés chauds et humides. Lorsqu'il est placé près d'une fenêtre orientée plein sud, il fleurit presque autant qu'au mois de juillet. Une vraie joie pour une matinée froide de janvier.

mardi 15 janvier 2013






Partir à l'aventure! Les Rocheuses, je voudrais me retrouver à cet endroit au bout du quai à attendre que le jour passe! Un bel effet de perspective, le quai qui se dirige droit dans l'eau, l'horizon qui divise l'espace, les montagnes impossibles à escalader et l'infini du ciel. Il y a de quoi rêver d'aventures.

lundi 14 janvier 2013

Soleil lumineux, neige crevassée, arbres tremblants sous un vent aguichant. Quelle belle matinée pour écrire.  J'aimerais sauter dans mon auto comme l'héroïne de L'Embellie.  Partir pour une aventure, quelle joie!
Le début de son roman me rappelle une de mes aventures.  Vous ne le croirez pas, mais cela m'est arrivé à moi aussi en partant pour un voyage à travers le pays, de recevoir sur mon pare-brise, une oie du Canada.  Quel choc! Quelle ironie en plus, je me trouvais dans les environs de Petawawa et WaWa, la place où on peut voir une immense sculpture d'une grande oie.  La première fois que j'ai parcouru ce chemin, je pensais que le Service des Transports, des Routes, ou je ne sais quel ingénieur avait un sens de l'humour très particulier. Vraiment, ces endroits qui se suivent avec le même son,  WaWA, Petawawa, Ottwa, je ne me rappelle plus de l'ordre mais les noms m'avaient assommée de leur son. C'était presque un WOW, mais pas tout à fait. Je dois vous dire que mon souvenir de ce périple fait encore des WOW WOW dans ma mémoire.  En effet, j'avais obtenu mon permis de  conduire en mai, nous avions une nouvelle auto que Hanz et moi avions étrennée de Saskatoon à Albertville, (Québec, pas Albertville, SK).  Je venais de laisser Hanz à l'aéroport d'Ottawa; j'étais accompagnée de mes deux soeurs, une qui avait son permis mais peu d'expérience et l'autre qui avait un permis temporaire. J'ai commencé par prendre un sens unique en sortant de l'aéroport, OUPS!, ensuite la pluie battante, un orage violent jusqu'à Pembroke au moins.  Enfin l'éclaircie, et c'est le mois de juillet, alors on roule et arrivées à Petawawa, VLAN, une oie sur mon pare-brise.
Alors, qu'est-ce que vous pensez de notre héroïne dans L'Embellie qui frappe une oie et l'amène pour la faire cuire chez elle?  En chemin, elle s'arrête chez son amant et après avoir fait l'amour, accepté le souper qu'il lui a préparé, elle écoute ses remontrances en se disant que ce sera la dernière fois qu'elle le voit. L'héroïne se fait damer le pion; l'amant lui annonce qu'il n'en peut plus et que ce sera la dernière fois.  La suite?
Elle rejoint finalement son mari dans l'intention de lui faire un bon repas avec l'oie qu'elle a tué et il lui annonce qu'il la quitte pour une collègue enceinte de lui.
ET... elle fait l'amour avec lui, lui fait un bon repas...
Mes questions:
- N'auriez-vous pas vous aussi l'envie de prendre votre CHAR et de partir à l'aventure?
- Est-ce que ce personnage de femme libre vous fait envie ou vous répugne?
- Pourriez-vous imaginer avoir une journée avec tous ces détours dans votre journée?
En effet, entre le mari et l'amant il y a eu la visite chez une voyante.
Je dirais de cette histoire qu'elle est à tout le moins décoiffante! Elle me change de mon quotidien.
Finalement, tout cela pour recommander la lecture de L'Embellie par Audur Ava Olafsdottir, l'auteur de Rosa Candida.
Ma lecture de la semaine qui me rappelle un cours d'histoire de l'art que j'ai vraiment apprécié: Le peintre de la vie moderne par Charles Baudelaire. Un petit bijou!