jeudi 3 novembre 2016

Disparu, le soleil arrogant qui nous faisait un dernier salut estival hier! La pluie de novembre ce matin, celle qui me donne le goût de refaire mes valises et d'aller quelque part au soleil. Novembre et avril, les deux mois champions de la grisaille et de la tristesse. La date de la Toussaint, le premier novembre signale le début d'une période de deuil pour moi. Ironiquement, c'est le mois de ma naissance et de celle de mon fils aîné. Novembre, un mois sombre, manquant de luminosité me fait tourner vers l'intérieur, les feux de bois et les bonnes lectures. J'ai décidé de plonger dans un livre de Alberto Manguel, "De la curiosité". Cet écrivain m'intrigue et il représente un immense défi de lecture pour moi. Dans les premiers chapitres, il fait référence à Conan Doyle, Dante, Virgile, des monuments de la littérature, des personnages qui me fascinent et que je vais tenter de connaître sous la tutelle de Manguel, un autre monument de la littérature.
Mon rêve de novembre!

mercredi 2 novembre 2016

Parfois, dans la vie d'un lecteur ou une d'une lectrice boulimique comme moi, des livres nous attrapent par la peau du cou et nous gardent suspendus, les yeux rivés sur leurs pages, avec les doigts condamnés à ne rien faire d'autre qu'à suivre le texte et tourner les pages. Voilà comment je me sentais les cinq derniers jours pendant que je lisais "Mr Gwyn" de Alessandro Baricco. Quel livre inusité, élégant, mystérieux, je me suis fait violence pour le laisser sur ma table de chevet car je n'aurais rien fait d'autre de mes journées et je l'aurais terminé trop vite. En le lisant le soir, avant de dormir, je m'assurais de beaux rêves et du plaisir. Comme c'est si bien dit sur la quatrième de couverture: "Un roman intrigant et brillant".  Je l'ai tellement aimé que je veux le trouver dans la version originale, en italien et le déchiffrer afin de voir si j'ai manqué des subtilités cachées, des phrases délicieuses. "Jasper Gwyn disait que chacun d'entre nous est la page d'un livre, mais d'un livre que personne n'a jamais écrit et que nous cherchons en vain dans les rayonnages de notre esprit" p.212. Il y a de quoi méditer et réfléchir sur cette phrase. Je sens que je vais le lire encore en tout et en partie et sur une longue période de temps, sinon toute ma vie.

 Dans un autre domaine mais quand même pas trop éloigné, j'ai redécouvert un article dans une revue qui me fascine. J'essaie de le lire en petites parties car je dois m'arrêter et y réfléchir. Il me rappelle toutes les discussions que nous avons eues dans le cours Écrits et discours d'artistes à l'UQAM. Le titre est Anna Banti et Artemisia Gentileschi par Emmanuela Genesis dans la revue marges.revues.org. En plus du sujet qui m'intéresse au plus haut point, j'ai l'occasion d'admirer et observer en détails des oeuvres de Artemesia sans avoir à faire des recherches. En effet, elles sont insérées dans l'article. Il est question du lien entre l'écriture et la peinture à travers un roman. Il faut lire l'article plusieurs fois pour en apprécier la profondeur.

Cet article m'a ramené à un autre de mes livres préférés : " Manuel de peinture et calligraphie" de José Saramago. Le sujet du roman: un peintre qui décide de se mettre à écrire. Voilà la boucle est bouclée. L'écrivain qui veut faire des portraits et entre les deux un roman qui mêle la peinture à l'écriture à travers deux artistes.  Je viens de me rappeler que j'ai aussi lu "Trois fois dès l'aube" , un roman mentionné dans "Mr Gwyn" comme un chef-d'œuvre par le même auteur dans ce dernier roman. En parlant de boucle, je me sens entraînée par un lasso dans un dédale ou un labyrinthe. JE suis perdue et je veux me perdre encore. JE retourne lire tous ces romans.