dimanche 26 mars 2017

Un jour de mélancolie, gris, maussade qui me donne envie de fuir dans un pays plus chaud. Je veux retourner en Espagne ou au Portugal. Puisque ce n'est pas possible, je me plonge dans le livre de Jose Saramago que je préfère. "Manuel de peinture et de calligraphie". Saramago a eu le Prix Nobel de littérature, bien mérité. Je suis captivée quand je tombe dans ses livres; pourtant je le connais peu.
Il y a tellement à apprendre dans cette lecture, sur l'art, la vie, sur ce que l'on est quand on décide de se découvrir vraiment.
Je dois citer une partie de la quatrième de couverture: "Le journal de H, ... , nous offre un des plus beaux romans sur les rapports entre la vie et l'art, l'éthique et l'esthétique".
Je dirais plus, ce roman pourrait être qualifié d'essai, de prose poétique par moments. Les réflexions sur l'amitié, l'amour, la vie quotidienne sont aussi touchantes et vraies que celles sur l'art et ses enjeux. Il me donne à réfléchir sur tellement de choses que je sens que je devrais consacrer un carnet à copier ce qui me prend par l'âme et écrire les sentiments qui me viennent après. Je ne pouvais trouver de meilleur terme: cette lecture m'accroche l'âme et l'extirpe de mon être pour me forcer à penser et sentir autrement, dans un ailleurs non défini.
Impossible de partir pour le Portugal ce matin mais je peux m'enfuir dans l'univers d'un de ses meilleurs auteurs.

mardi 21 mars 2017

Fidèle à son habitude, le printemps complice du mois de mars, nous a donné juste un aperçu de la saison. Une belle chute de neige balaie toutes nos illusions ce matin. Peu importe, je contemple mon amaryllis qui encourage mon plant de sauge à s'épanouir en produisant de belles fleurs mauves. La sauge mêle son parfum avec celui du romarin. Voilà un vrai parfum printannier. Je n'ai pas besoin de Guerlain, moi!

lundi 20 mars 2017

Une lumière vaporeuse, comme filtrée par la réflexion de la neige qui fond et fait une ascension en fines gouttelettes vers le soleil. Premier jour du printemps, au moins il n'a pas eu l'insolence de nous apporter de la pluie et un ciel gris. La neige fond doucement et les cristaux se forment à sa surface, la rendant granuleuse.
Il semble que cette journée soit destinée à être glorieuse: c'est aussi la journée mondiale du bonheur tel que décrété par l'ONU. Je ne crois toujours pas que l'argent fait le bonheur mais le soleil et un beau paysage, certainement. Le chemin de ma maison à la route me donne l'illusion que toutes les voies sont possibles pour mon futur; je pourrais partir d'ici et visiter le monde entier. Pourquoi? Le bonheur se cache ici sous le soleil, à regarder les branches en espérant que les bourgeons sortent de leur enveloppe avant la tombée du jour. Quel joyeux printemps en perspective!

dimanche 5 mars 2017

Rêves de voyage!
Rêver de voyages, partir à la découverte, voir les couleurs d'ailleurs. Tout est prétexte à rêver de voyages. Je rêve en regardant la reproduction de "Nulle terre étrangère" par Peter Doig. Une peinture que j'aurais aimé avoir mais je n'aurais jamais les moyens de l'acquérir. Une immense toile, le fond est d'un bleu profond, illuminé par une trace bleue pâle en plein centre, comme une chute d'eau, presque une idée de peinture qui dégouline des feuilles de palmiers très hauts. Ces palmiers sont comme des grandes fleurs coiffant le haut de la peinture, comme un immense chapeau. Cela donne envie de s'y engloutir dans tout ce bleu et puis le regard se porte sur le pêcheur, presque nu, marchant dans l'eau, mince et flou comme s'il allait disparaître, se cacher dans cet univers déliquescent de bleuissement, de fluidité aquatique. Étrange et froid mais attirant et puissant.
Maman et ses dix filles.
Un matin, ma fille a publié une reproduction de Picasso dans son blogue et pendant ce temps, je contemplais une vieille photo de famille où ma mère pose avec ses dix filles. Je voulais écrire à propos de cette photo ce matin. Les souvenirs que cette photo font surgir sont beaux; une époque disparue, des sentiments bien différents dans la famille en ce moment. Il y a beaucoup de changements dans une famille lorsque la mère disparaît. Depuis que ma soeur aînée est décédée, bien des choses ont changé aussi. Le temps file à toute allure. Chacun de nous vit sa vie, poursuit ses rêves et accomplit ses tâches quotidiennes en essayant de faire de son mieux.
Au lieu de montrer la photo de ma mère et de ses filles, j'ai décidé de montrer la maison où j'ai vécu de l'âge de quatre ans jusqu'à seize ans. Cela représente peu d'années dans une vie mais c'est ma cathédrale à moi. Cette maison fut le centre de mes rêves et de mes espoirs. De cet endroit, j'ai choisi de devenir artiste, j'ai commencé à écrire des histoires, faire des dessins et mes premières peintures très maladroites. J'ai aussi établi un contact avec la nature qui est la base de tout ce que je suis comme personne. La maison et la ferme qui furent le refuge de mon enfance et de mon adolescence.  Toutefois, le plus important à propos de cette maison, ce sont les souvenirs de ma mère, les leçons que j'ai retenues, les choses qu'elle m'a enseignées, tout ce qu'elle a dit et a fait durant ces années, lorsqu'on vivait dans cette belle grande maison bien carrée, située en face du lac Casgrain. La maison d'où elle est partie pour aller mourir à l'hôpital, nous laissant bien seuls, avec notre père.