vendredi 7 décembre 2018

Une belle journée d’hiver, froide, lumineuse, un bon moment pour lire. Je me dois de partager un coup de coeur récent pour une auteure que je viens de découvrir. Françoise de Luca est née en Italie et vit à Montréal. Je lis son troisième roman « Le renard roux de l’été ». Un livre court qui raconte le parcours de vie d’une jeune femme, depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte. Sur la quatrième de couverture il est écrit: « ... Françoise de Luca explore les facettes multiples de la jalousie ». Je n’ai pas terminé la lecture mais ce qui m’attire le plus dans le livre c’est la description de la vie d’une artiste peintre moderne et sa description des relations tourmentées avec sa famille. Elle se sent rejetée toute sa jeunesse par sa mère et renoue son lien juste avant que sa mère tombe malade. Elle raconte aussi le lien très fort qu’elle a eu avec ses frères et qui s’est défait à l’âge adulte. Je n’ai pas terminé la lecture mais j’avais besoin d’exprimer ce que je ressens et je veux me rappeler certains passages qui m’ont forcée à faire une pause, à écrire des bouts de phrases, à réfléchir. Je fais cela rarement et je veux les noter dans mon blogue pour m’en rappeler.
«  Dans cette famille, on ne peut aimer qu’au détriment d’un autre, comme s’il n’y avait qu’une seule quantité d’amour disponible. Pendant un moment, ce frère est pour la petite fille une oasis » p.27
« Sans le savoir, le frère aîné lui apprend le plaisir anticipé, le goût des mots et de ce qu’on ne connaît pas encore, de tout ce qui est devant nous. Le frère aîné lui ouvre les portes de mystères qu’il ne connaît pas lui-même. Il lui apprend la poésie ». p. 28
« La mère est pleine d’histoires tristes et effrayantes qu’elle raconte à Mathilde .................................. .................................................................................................................................................................  Car quand elle n’a pas à sa disposition d’histoires ou le féminin périt, la mère s’arrange. ». p. 31
« Mathilde avait été si déstabilisée par ces histoires que pendant une période elle en avait perdu les mots ». p. 33
« Elle ne savait plus distinguer les mots qui inquiètent de ceux qui délivrent... Les mots n’étaient jamais totalement revenus. Mathilde n’avait jamais pu ensuite leur faire tout à fait confiance. Et c’est parce qu’ils pouvaient trahir que plus tard elle avait choisi la peinture ». p. 34
Pendant que je recopiais ces mots, je ressentais encore l’angoisse, l’empathie, le sentiment d’incrédulité face à la possibilité qu’une mère puisse faire tant de dommages à son enfant. Ensuite, je pensais au POUVOIR DES MOTS, nous oublions trop facilement le pouvoir des mots. J’ai relu ces quelques pages plusieurs fois. Je sais que je vais les relire encore et je recommande ce livre à tous les parents, toutes les personnes qui ont des contacts avec les enfants dans leur éducation, tous les artistes et surtout à toutes les femmes.  Je dois me rappeler que ce n’est pas un récit mais le tissage  et la création d’une histoire.  Malgré un parcours de vie difficile, la jeune femme se construit une vie formidable. Un roman, une vie, mille vies, les mots ont un pouvoir immense.

dimanche 2 décembre 2018

Un atelier à OBO STUDIO, en novembre. Des croquis rapides, des peintures sur papier, deux jours de bonheur. Le but n’était pas de terminer une oeuvre mais de faire des croquis rapides comme celui-ci. Mon défi c’était de rester dans des tons de gris, allant du blanc au noir, créer de la profondeur. Cela force à l’humilité de présenter ce croquis. Le modèle était excellent, j’ai quand même sélectionné deux toiles que je vais retravailler mais pas celle-ci. Je la garde telle quelle pour me rappeler le processus et tout le travail à faire pour arriver au tableau final. Le travail de l’artiste est quotidien et requiert beaucoup de temps mais aussi beaucoup de contemplation pour évaluer, regarder avec un oeil neuf avant de continuer le tableau. J’ai tant d’admiration pour les peintres qui ont eu de courtes carrières comme Le Caravage ou Jean-Michel Basquiat. Des oeuvres intenses, fortes et remplies d’un talent et d’une confiance supérieurs qui leur a permis de laisser derrière eux des toiles hors du commun, insurpassables dans leur genre.

jeudi 25 octobre 2018

Fleurs flétries, feuillage jauni, feuilles fanées, faut-il s’emmitoufler, se morfondre près du feu et frissonner ou filer dans la forêt pour se frotter au froid. L’automne, la saison du repli, du confort, de la recherche de chaleur près d’un bon feu. Heureusement, j’ai trouvé un roman-cocon à la bibliothèque hier. « The Villa » par Rosanna Ley. Je ne connais pas l’auteur mais c’est une brique de 556 pages, avec des questions pour un club de lecture. Un livre pour se rassurer sur la vie, les relations familiales, les amitiés, les voyages, l’état du monde et pour se perdre dans ses pages pour plusieurs heures. Je le dévore à petites bouchées en regardant les feuilles voler dehors.
En même temps, je lis « Le dernier chalet » par Yvon Rivard que je lis doucement deux ou trois pages à la fois. C’est tellement bien écrit. Je me suis engouffrée dans « Le jardin des bonheurs égarés » et j’ai fait un arrêt à mi-chemin car je ne veux pas le terminer. L’auteur Tor Udall m’était totalement inconnu, le titre et la couverture m’ont attirée. Après avoir lu la quatrième, je ne pouvais résister à l’achat. J’ai aussi acheté « Les villes de papier » par Dominique Fortier à cause des critiques. J’ai lu vingt pages, il a fallu que je m’arrache de sa prose si délicieuse, une drogue.  « Walden » par Thoreau m’attend toujours patiemment dans ses bois, près de son étang. Un livre méditatif, et puis je veux finir « La logeuse » et La fiancée américaine » de Éric Dupont car j’ai très hâte de lire « La route du lilas » du même auteur. Il est dans la course pour le prix Giller et en entrevue, il donne vraiment le goût qu’on le lise. Il a parlé des frontières de ses livres, la quatrième de couverture étant le mur qu’il se donnait le droit de franchir en tant qu’auteur. Concept intéressant par lequel il explique pourquoi ses personnages traversent parfois d’un livre à un autre. Je vais sérieusement devenir accrochée à cet auteur comme je l’étais à Dany Laferrière. Je n’ai pas fini de lire son album sur Paris. Chaque fois que je l’ouvre pour en lire une page au hasard, je découvre une perle. Exemple du jour: « Simone de Beauvoir « le dimanche soir, on délaissait les amères élégances du scepticisme, on (toi, Simone) s’exaltait sur la splendide animalité des Noirs de la rue Blomet » Dany Laferrière, Autoportrait de Paris avec chat, p. 150. C’est un livre fascinant, bizarre, fuyant les définitions comme un chat.

jeudi 18 octobre 2018

Un voilage prune, fait de filaments feuillus si délicats qu’ils laissent entrevoir un souvenir d’été, mon coin bistro, prêt à accueillir la jardinière ayant besoin de contempler son labeur. Ce feuillage qui bientôt sera flétri par le gel se coiffe du feuillage des érables qui étalent déjà leurs couleurs; les cônes des hydrangées soutiennent les nuances somptueuses du sureau par leur douceur crémeuse. En arrière-plan, les thuyas nous rappellent la verdeur et la vigueur de l’été qui disparaît. Splendeur qui s’évanouira bientôt dans la grisaille et la glace de novembre et de l’hiver qui se tient à nos portes. 

vendredi 12 octobre 2018

 L’automne dans nos champs, est plein de couleurs, de changements rapides, la forêt qui perd de son volume, le champ se couvre de feuilles de toutes les couleurs mais il garde sa couleur vert profond.
L’automne au chalet dans le Bas Saint-Laurent, la fraîcheur du lac, la brise qui dénude les arbres si vite que le lendemain d’un étalage de couleurs sur les collines, tout est gris et brun ou presque.

samedi 6 octobre 2018

Le crépuscule au chalet
Nous sommes allés fermer le chalet en septembre. L’automne avait fait ses premiers pas dans le Bas du Fleuve. Les nuits fraîches, les arbres jaunis, les feuilles séchées sur les arbres commençaient à tapisser le sol, le préparant pour le long hiver qui s’annonce. Nous essayons de préserver ce petit coin de terre de la pollution, de la technologie envahissante. Nous plantons des arbres à chaque année sur ce petit lopin. Nous plantons des arbres à chaque année sur notre domaine de quarante acres. Cependant, cette année, je ressens de l’anxiété face à tout ce que nous avons fait durant les ving-sept dernières années pour essayer de prendre soin de notre environnement et je me dis que tout cela risque de disparaître dans les prochaines années. Qui sait, si ce jardin dans lequel j’ai mis tant d’efforts, le potager que mon conjoint a fait à chaque année, les sentiers dans la forêt, ne seront pas détruits par les changements climatiques, la chaleur, la sécheresse, les envahisseurs de toute sorte. 
Il aurait peut-être fallu que nous mettions nos efforts dans l’engagement politique et social pour changer les choses, pour conscientiser les gens à prendre soin de notre planète. 
Je crois que notre planète est à son crépuscule.
Le crépuscule est le moment de la journée que je préfère mais depuis quelques semaines, ces heures splendides qui me remplissent de gratitude quand je contemple le paysage par mes fenêtres de la maison ou du chalet sont menacées par les changements qui nous attendent causés en grande partie par le manque de vision de nos gouvernements, de nos dirigeants, par la corruption, par la consommation à outrance vers laquelle ils nous poussent afin de soutenir une économie toujours plus polluante et créant de plus en plus de disparité et d’écart entre les classes sociales. 
Je souffre maintentant d’anxiété planétaire à l’heure du crépuscule.

dimanche 16 septembre 2018

L’été s’achève, les jours nous offrent moins de lumière malgré la chaleur intense et inhabituelle de ce mois de septembre. Je contemple les deux galets ramassés sur la rive de « East Trout Lake ». Je les utilise comme presse-papier. Ils me rappellent notre séjour si agréable en Saskatchewan. Cela me porte à réfléchir sur la place des galets, des coquillages, des rochers dans nos vies et dans nos jardins. J’ai plusieurs roches placées à des endroits stratégiques dans la cour et les plates-bandes, j’ai aussi des piles de galets à côté de mes carnets et dans des étagères. Je les ai ramassés à plusieurs endroits différents. Je me souviens assez bien de leur provenance juste à les regarder. Ces deux galets du nord de la Saskatchewan sont noir et rayés de gris. Avoir un caillou dans ses mains ou dans ses poches fait revivre des bons moments de vacances ou de notre enfance. Qui n’a pas aimé lancer des cailloux dans un lac ou une rivière? Cela évoque la liberté, un moment de détente, seul ou avec un être qu’on aime. Ces petits morceaux de terre étrangère ou de lieux chéris de mon enfance me tiennent lieu de souvenirs. Ils n’ont rien coûté en fabrication, ont une longue histoire et un futur plus ancré sur la planète que bien des bibelots inutiles que nous rapportons de nos voyages. Je vais m’asseoir sur mon gros caillou près de la chaise et méditer là-dessus. Namaste!

mardi 4 septembre 2018

La vue sur la rivière Saskatchewan était belle malgré la fine poussière qui recouvrait toute l’atmosphère au-dessus de Saskatoon. La cause, les incendies de forêt en Colombie-Britannique. Pendant ce temps-là, plus près de chez nous, les fermiers font des coupes à blanc et revendiquent le droit de faire ce qu’ils veulent sur leurs terres. Allo la terre? De quel droit avez-vous décidé qu’elle vous appartient? Allez-vous assumer les frais découlant de vos décisions faites avec une vision à court terme? Est-ce que vous vous souciez de ce qui arrivera à nos rivières, nos forêts, la population animale, les espèces d’insectes, de fleurs, de plantes, la survie des abeilles que vous mettez en danger? Les fermiers devraient apprendre un peu de l’histoire. Rappelez-vous ce qui est arrivé en Saskatchewan, les immenses champs sans bordure d’arbres, desséchés, le sol qui s’envole?
Tout ce que je sais faire c’est écrire. Puisse la poésie inspirer de meilleures décisions à ceux qui lisent. Ah! J’oubliais, vous ne lisez que les livres de finance et d’économie.



Con tanta pieta

Avec tant de pitié
J’irai par les vallées
Dévastées et calcinées



Avec tant de pitié
J’irai pleurer
Sur les forêts assassinées



Avec tant de pitié
J’irai marcher
Sur les tombes des arbres fauchés


mardi 14 août 2018

Coucher de soleil à « East Trout Lake », Saskatchewan. Le coucher de soleil était éblouissant. La beauté des lacs du nord de la province est à couper le souffle. Les plages de sable fin, doux et blanc vous garantissent une baignade agréable. Très peu d’achalandage, des peupliers et des épinettes comme dans les peintures de Emily Carr, l’air pur, le calme, un lieu idéal pour décrocher de la ville.

jeudi 9 août 2018

Coucher de soleil en plein milieu du lac. Le joli voilier avait presque atteint le moment parfait dans la réflexion du soleil couchant. Tant pis, le moment parfait est celui que l’on vit pleinement. Nous étions avec des amis, appréciant leur générosité, le souper gentiment et simplement préparé, servi sur le ponton au milieu du lac, à écouter les oiseaux et la brise qui nous berçait dans le crépuscule. Quoi de plus parfait? Une fin de semaine à découvrir la beauté des lacs dans une province au sud aride.

mercredi 27 juin 2018

Pensées et réflexions sur l'art d'écrire
Un besoin de prendre un carnet, y laisser des traces physiques. Voilà la première chose qui m’attire dans l’écriture. Le désir de marquer le temps, l’envie d’exprimer par le crayon, le pinceau, les collages ou juste faire sortir la pensée et les idées qui nous habitent. Ensuite, vient la nécessité de trouver le mot juste, la bonne couleur et l’originalité. La métaphore parfaite, la phrase poétique, la musique dans les mots, le rythme, tout cela contribue à créer un tout, un objet d’art. Puis, il faut relire, réviser, réécrire, s’auto-critiquer. Ce n’est pas une sinécure. Curieux de dérouler tout cela comme un long travail, car je le fais toujours dans le plaisir ce procédé. Si tout va bien, je vais partager le texte, sinon je le laisse prendre de la maturité. Mes tablettes sont remplies de carnets de projets mais aussi du souvenir que j’y ai pris à les écrire. Ces souvenirs et la mélancolie qui les accompagne me donnent un sentiment de plénitude, d’accomplissement et de courts moments de vrai bonheur. Voilà quelques raisons qui me poussent à écrire en plus de vouloir montrer la beauté.



Voilà un aperçu d’une autre journée au Moulin de Martintown. J’étais fière de montrer mes deux toiles préférées d’après des photos que j’avais prises à Senhora da Rocha, au Portugal. Les paysages de l’Algarve, dans le sud sont d’une beauté sublime. Le ciel d’une délicatesse et d’une subtilité incomparables inspirent des photos grandioses. Mon travail de peintre consiste à tenter de reproduire de mon mieux des parcelles de ces paysages incomparables. Mon interprétation de la plage à Senhora da Rocha dépend du point de vue sur le sentier qui longe le site. Les trois tableaux diffèrent beaucoup mais représentent des lieux que j’ai photographiés sur une distance de cinq cent mètres au plus. Vous pouvez en voir deux sur cette photo et le troisième, à demi caché sur le panneau, derrière le portrait du goéland. J’ai découvert le plaisir de peindre des oiseaux avec ce tableau. Je me lance dans quelques tableaux sur les oiseaux pour l’exposition au Moulin, vers la fin août. Je vais m’assurer d’y mettre quelques photos de notre exposition.

lundi 25 juin 2018

Le début d’une belle saison. J’ai presque hâte de sortir pour faire le désherbage.

mercredi 13 juin 2018

Un peu de nostalgie aujourd’hui. J’ai un petit creux. J’irais bien à Québec et une fois arrivée, je me rendrais au « Petit creux et grands crus », un charmant bistro corse. Les gens qui y travaillent sont super acceuillants et ne vous en voudront pas si vous réclamez un verre de cava avec une assiette de pâtés et de saucissons. Mauvais accord mais même si ce n’était pas sa recommandation, il l’a servi avec un grand sourire. Vous savez quoi? J’ai repris un deuxième verre de cava. Il était trop bon. Il fallait bien célébrer une journée avec mon amie Chantal que je vois si rarement. Nous avions passé deux heures au musée à s’imprégner des oeuvres de Giacometti. Nous avions un petit creux. Quoi de mieux? Eh bien retourner au SAQ, comme je l’ai fait le lendemain pour acheter une bouteille de cava.
À votre santé! Ce soir, je vais me contenter d’un verre de vin blanc.

dimanche 20 mai 2018

 Un bouquet recyclé dan un petit pot de verre, un plaisir presque pervers, attendre que les fleurs soient presque toutes fanées pour recomposer le bouquet avec les préférées. Une rose desséchée possède tellement de beauté. Les couleurs subtiles, déclinées, fondues dans les pétales créent du mystère et me font rêver d’éternité.
Un ciel du Portugal, encore! La magie de la lumière qui laisse des traces sur tout ce qui nous entoure, rendant le blanc gris, le gris noir et faisant scintiller le sable comme de la poussière d’or. Impossible de ne pas éprouver de gratitude lorsqu’on se promène sur une plage quasiment déserte en Algarve. J’ai rêvé du Portugal depuis le début de mon adolescence, suite à la lecture d’un roman d’amour, de quête de soi, d’exil. Un roman tout simple que j’ai adoré et qui est imprimé à jamais dans ma mémoire. J’écoutais Bernard Pivot parler de l’impact de la lecture sur notre esprit, notre corps, nos sentiments, tout notre être. Si j’ai bien compris, il pense que la lecture nous ouvre au monde.
Je suis tellement d’accord avec ce qu’il a dit ce matin dans une entrevue à Radio-Canada. La lecture m’a tellement apporté, j’ai tellement appris mais j’ai surtout eu tellement de bonheurs dans mes expériences de lecture. La beauté d’une phrase, d’un mot et l’attachement à des personnages mais aussi à des écrivains et des écrivaines de talent me font apprécier la lecture encore à tous les jours. Ces plaisirs de lecture ne me quitteront jamais et ils me rappellent aussi l’importance de dire merci.
Merci à la vie, à mes amours et ma famille et amis, aux gens agréables, aux expériences multiples, à tous les beaux voyages que j’ai faits. Merci à la nature, aux arbres, aux fleurs, aux lacs et rivières et au magnifique océan que je ne vois jamais assez l’Atlantique du Portugal et de ma Gaspésie natale.

mercredi 11 avril 2018

La plage de Senhora Da Rocha, il y avait des apprentis surfeurs ce matin-là. J’en ai compté une dizaine. La vague était bien assez haute pour se pratiquer mais il n’y a pas de comparaison avec les plages que nous avons vues près de Sagres. Elles étaient d’autant plus impressionnantes que les falaises sont encore plus hautes. Sur cette photo, on ne voit pas les grottes mais elles sont superbes aussi. Un matin alors que la mer était belle nous sommes allés voir les pêcheurs sur la plage voisine pour une promenade dans les grottes. Les vagues sous les grottes m’ont fait peur. Les pêcheurs portugais sont très habiles et j’admire leur courage. J’aurais bien aimé avoir une veste de flottaison plus moderne car je pouvais imaginer comment se sentaient les pauvres migrants qui traversent la Méditerranée. La frayeur qui doit les habiter n’a aucune comparaison avec mes petites angoisses pourtant j’ai pu éprouver encore plus d’empathie pour eux en mettant les pieds dans cette petite barque. Nos gilets étaient de petits collets en caoutchouc, recouverts d’un tissu très usé. Il y avait une seule bouée visible et les deux pêcheurs ne portaient pas de gilets de sauvetage. Une aventure pour nous Canadiens qui vivons dans une société très réglementée. Nous sommes si protégés par toutes sortes de règlements et de systèmes de sécurité que nous perdons le sens de l’aventure et parfois aussi notre enthousiasme, nous privant ainsi de bien des plaisirs spontanés et de toutes sortes de découvertes. Des fois, j’ai encore le goût de tout laisser tomber pour aller vivre ailleurs.

lundi 9 avril 2018

 Une « pastelaria », sur l’avenue Libertadad, Lisbonne. Quand nous sommes entrés dans la pâtisserie, je me sentais comme une enfant dans un magazin de bonbons. Je me suis restreinte à deux friandises, un gâteau aux amandes et une brioche glacée avec une crème à l’orange. Le tout bien adouci par un capuccino; je préfère le « gallõn », un café avec du lait chaud non fouetté mais tout était délicieux. Ensuite, nous avons marché sept kilomètres en faisant l’aller-retour de l’hôtel au quartier « centro » pour éliminer quelques calories. Lisbonne, Lisboa, je veux te revoir, ville aux collines vertes et aux grands blocs-appartements décorés de vêtements sur des cordes à linge. Un délice pour les yeux!
J’ai dit adieu à Nossa Senhora da Rocha, le matin avant de prendre le bus pour Lisbonne. J’ai peur de retourner un jour pour trouver la chapelle écrasée sur la falaise et dans l’océan Atlantique. En face, ma Gaspésie nous attend cet été.

jeudi 1 février 2018

Voler sur la glace, mon oiseau de béton s’y casserait le cou, bien sûr. L’hiver est long, je rêve de soleil mais ce matin, il y a de la neige par-dessus cette glace. Je ne la prends pas en photo, elle va disparaître d’ici le crépuscule. J’aurai quand même le temps d’aller faire un tour en raquettes dans la forêt. Enfin, je sors célébrer l’hiver. Il faut continuer à sortir l’hiver comme on célèbre le printemps, l’été et l’automne. Voilà quelque chose que je n’ai pas aimé en Colombie: jour et nuit égaux en lumière, toujours la même température ou presque. Les saisons ne varient pas. J’aime notre diversité canadienne.

jeudi 25 janvier 2018


Un rappel de la tempête de verglas de 1998. Notre climat change, c’est une certitude maintenant. La neige glacée recouverte par la pluie et le refroidissement qui a suivi apportent un air de granité à mon champ devant la maison. Le bain d’oiseau évoque les pauvres spécimens de la gent ailée qui se retrouvent peut-être les griffes gelées sans nourriture. J’ai jeté plein de graines sur la surface en espérant que cela aiderait nos chers oiseaux qui ont décidé de rester chez nous pour l’hiver.

lundi 22 janvier 2018

Isla Palma, le soleil des Caraïbes et la mer.

Des oiseaux magnifiques. L’évasion au max!

jeudi 4 janvier 2018

Les bilans de fin d’année nous forçent à réfléchir sur plusieurs sujets. La consommation à outrance, l’accumulation des objets et des biens matériels, le besoin de faire de la place dans son intérieur et de repartir à zéro. Il en va de même au niveau affectif; le début janvier peut s’avérer le moment parfait pour se libérer des chaînes qui entravent notre développement personnel ou même de dire adieu à certaines personnes dans notre vie.
Parfois le destin fait en sorte que nous perdons des êtres chers à cette période de l’année. L’impact du bilan qu’on est forcé de faire avec un deuil peut avoir des répercussions intenses et profondes dans notre vie. Il se trouve que j’ai vécu cela il y a cinq ans et je passe à travers les mêmes émotions en ce moment, ayant perdu deux membres de ma famille fin décembre, la première en 2012, le dernier en décembre 2017.
Dans ces moments, j’ai besoin de m’accrocher à des objets ou des photos pour les garder avec moi plus longtemps. Ainsi les objets peuvent se révéler thérapeutiques, à cause des souvenirs qui y restent accrochés. Il n’est pas toujours bon de se débarasser très vite des objets. Un choix personnel, je comprends mais parfois ces objets nous consolent.
Comme le titre du livre de Pierre Lemaître, je veux leur dire « Au revoir là-haut ». En attendant, je garde ce souvenir de mon frère, des peluches qu’il aimait. Je les ai accrochées à une chaise de ma salle à dîner. Je peux les voir souvent dans la journée. J’ai l’impression de le revoir avec ces petits singes dans son lit, à la maison de retraite. Je revois ses mains, croisées, se décroiser pour prendre les peluches et les passer sur sa joue. Il est encore là...