jeudi 8 décembre 2011

Une fine poudre blanche a taquiné les champs, leur laissant croire qu'une belle couverture hivernale viendrait les protéger de cette bise coupante. Le soleil sort des nuages saupoudrant des teintes dorées sur les feuilles recroquevillées autour des branches, créant des ombres dans les champs et multipliant les nuances de gris, de vert et de brun qui sont parfois illuminées par des touches de jaune et de rouge.  Une symphonie de couleurs hivernales sans cesse modifiée par les nuages qui, poussés par le vent d'hiver, couvrent le soleil et le ciel bleu glacé.

mercredi 2 novembre 2011

Mots de poèmes
Mots en fuite libre
Mots en déséquilibre
Mots si terribles

Une liste immense
Comme l'incohérence
D'un chagrin d'enfance
D'une joute perdue d'avance
Une véritable avalanche

Des mots qui dansent
Des mots en transe
Des mots en cadence
Des mots, je pense...

jeudi 29 septembre 2011

Pluie diluvienne

Des ficelles d'eau attachent le sol au ciel.  Leur acharnement à s'entrecroiser n'en finit plus de peindre le ciel en gris et de composer une symphonie liquide.  Le tintement commence sur le toit de métal, glisse sur l'herbe luisante, ruisselante qui en devient transparente.  L'eau remonte du lac en petits bonhommes dansants qui ont fait fuir les castors bricoleurs et la mère cane qui vient toujours animer le rivage de mes matins d'insomnie.  La pluie est si forte qu'elle dessine des lignes horizontales sur le lac.  Des rideaux de pluie ne réussissent pas à masquer l'autre rive.  Ces pans de gouttelettes créent autant de murs du son à franchir pour absorber la lumière.
Le matin est vert-de-gris, tout en nuances froides, douces, distantes, il nous entraîne dans sa mélancolie.  C'est un jour qui ne laisse pas partir la nuit.  Il laisse une ouverture, une prise sur les mauvais rêves comme un rideau déchiré pendu à la fenêtre évoquant le cauchemar dont on s'est échappé.
Enfin, quand le soleil a chassé toute cette pluie et que les feuilles ont secoué les millions de gouttelettes, il ne reste plus que des milliers de taches vertes de toutes les nuances possibles. Impossible d'imaginer ce que ce serait une sécheresse dans cette atmosphère.  C'est un oasis perpétuel dévoué à la déliquescence de la nature!

samedi 17 septembre 2011

Lecture en cours

À défaut de repartir en vacances, de revoir Venise et l'Italie une autre fois, je me suis replongée dans la lecture. 
J'ai acheté "Un été sans les hommes", un court roman de 216 pages.  Quelques phrases sur la quatrième de couverture m'ont fait craquer. "En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l'oeuvre chez les sept adolescentes qu'elle a accepté d'initier à la poésie le temps d'un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable..."
 Et la suite me donne envie de poursuivre la lecture. Je vais peut-être comprendre ce qui m'arrive au milieu de ma vie.  Continuer à travailler ou non, me consacrer enfin à l'écriture et à la peinture.   Serait-ce trop tard ou bien le meilleur temps de ma vie pour le faire?   La lecture nous fait toujours grandir, j'y crois!

mercredi 23 février 2011

Le serpent de neige

Le serpent de neige glisse
Sur la neige très lisse
Comme des rubans de glace
Il se déplace
Tel un traîneau, ou un bateau sur l'eau
Qui suit les canaux
Le long de la rive, la nature nous laisse ses cadeaux
Ah! L'hiver comme c'est beau!

par la classe de sixième et leur enseignante


La nuit dans la forêt

Au creux des bois, elle tisse sa toile
Se drape comme les étoiles
Dans la nuit profonde
Comme une algue sur les ondes

La dentelle glacée
Va s'élancer
Au fond de ma forêt
Tracer de jolis traits
Sur le sol, vers le marais
Dessiner comme avec une craie
Les rêves que j'y fais
Pour m'emporter
Dans un palais

 Au bout de la nuit
 Je m'enfuis
 Guidée vers la cime des sapins
 Je vois la fin

samedi 29 janvier 2011

Matin d'hiver

Ce matin, la douce neige qui entoure et enveloppe la maison et les champs de La Belle Brume inviterait tous les poètes et écrivains de ce monde à tracer quelques mots sur le premier papier qui leur tomberait sous la main.  C'est ce que j'ai fait!

La neige douce et molle a recouvert la rangée de cèdres qui cache le jardin potager. Mon ange cornu aux ailes de tôle veille sur un vase à fleurs dont les tiges, portant encore des traces de vert, sont écrasées par une masse arrondie le faisant ressembler à un drôle de cornet de glace à la vanille.  Les hydrangées séchées résistent au poids et accueillent ces flocons comme la rosée du matin sur les pétales.


Quelle beauté dans ce jardin abandonné pour la saison aux mains de l'hiver!
 

Oiseaux de février
(inspiré par Nelligan)

Pleurez oiseaux de février
Voici le jour où le vent glacé
Les flocons abandonnés
Viennent se poser
Sur nos têtes dénudées
En nous faisant rêver

Pleurez oiseaux de février
La neige est venue caresser
Les branches cassées
Les libérer et les faire danser
Dans l'air glacé
Pour révéler ce matin acidulé

Pleurez oiseaux de février
Mon âme est lourde et ancrée
Dans le sol, la glace, figée
Venez oiseaux de février
Il faut me libérer
Ah! Je veux pleurer!

(par un matin glacé du 29 janvier)