samedi 6 octobre 2018

Le crépuscule au chalet
Nous sommes allés fermer le chalet en septembre. L’automne avait fait ses premiers pas dans le Bas du Fleuve. Les nuits fraîches, les arbres jaunis, les feuilles séchées sur les arbres commençaient à tapisser le sol, le préparant pour le long hiver qui s’annonce. Nous essayons de préserver ce petit coin de terre de la pollution, de la technologie envahissante. Nous plantons des arbres à chaque année sur ce petit lopin. Nous plantons des arbres à chaque année sur notre domaine de quarante acres. Cependant, cette année, je ressens de l’anxiété face à tout ce que nous avons fait durant les ving-sept dernières années pour essayer de prendre soin de notre environnement et je me dis que tout cela risque de disparaître dans les prochaines années. Qui sait, si ce jardin dans lequel j’ai mis tant d’efforts, le potager que mon conjoint a fait à chaque année, les sentiers dans la forêt, ne seront pas détruits par les changements climatiques, la chaleur, la sécheresse, les envahisseurs de toute sorte. 
Il aurait peut-être fallu que nous mettions nos efforts dans l’engagement politique et social pour changer les choses, pour conscientiser les gens à prendre soin de notre planète. 
Je crois que notre planète est à son crépuscule.
Le crépuscule est le moment de la journée que je préfère mais depuis quelques semaines, ces heures splendides qui me remplissent de gratitude quand je contemple le paysage par mes fenêtres de la maison ou du chalet sont menacées par les changements qui nous attendent causés en grande partie par le manque de vision de nos gouvernements, de nos dirigeants, par la corruption, par la consommation à outrance vers laquelle ils nous poussent afin de soutenir une économie toujours plus polluante et créant de plus en plus de disparité et d’écart entre les classes sociales. 
Je souffre maintentant d’anxiété planétaire à l’heure du crépuscule.

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