mercredi 11 mars 2020

       Retour de voyage depuis bientôt une semaine. Juste avant la panique du Coronavirus, le microbe qui est parti de la Chine et qui s'est rendu en Ontario et au Québec à peu près en même temps que nous atterrissions à Montréal. Du Portugal, je n'ai entendu que peu de vraies nouvelles à propos de ce virus. Le Portugal ne compte pas beaucoup dans la grande Europe. De plus, c'est un langage difficile à apprivoiser. Après quatre long séjours depuis 2015, je peine encore à comprendre la langue. J'ai trouvé que c'était plus facile cette année; je vois le lien avec le français, l'espagnol et l'italien.

      Le Portugal est un pays très hospitalier, ses citoyens sont accueillants, son climat doux et la végétation diversifiée et colorée. J'ai fait une provision énorme de photos et de souvenirs pour inspirer ma démarche d'artiste, tant dans le visuel que dans l'écriture.

      Ici au Canada, nous sommes tellement privilégiés de toutes sortes de manières. Je n'arrête pas de dire merci intérieurement à chaque fois que je regarde autour de moi. Les champs, les arbres. le silence, la maison confortable, l'accès facile à tous les services me fait sentir choyée comme une enfant gâtée. J'ai vu des gens pauvres au Portugal, je ne dirais pas la misère mais on la sent toute proche à rôder.

       Et puis, je suis revenue à mes routines de lecture, d'écriture et d'exercices. J'avoue que faire une promenade dans la gadoue et la neige à peine fondue ne se compare pas à une promenade sur le bord de l'Atlantique sur les pierres grises et beiges qui ont été placées de façon à former des motifs. Il n'y a pas de comparaison possible avec une marche dans le sable doré ou blanc des plages de l'Algarve.
Cependant, il y a nos petits arbres rabougris, nos conifères si petits quand je les compare aux immenses pins sur le site de Senohra da Rocha ou aux immenses figuiers que nous avons découverts dans un petit parc près du Jardin botanique de Lisbonne. Ils étaient au moins trois à couvrir d'une ombre douce le petit café au centre de ce parc, le Café Esplanade.  Je ne me rappelle pas avoir vu rien de semblable au Canada, même pas en Colombie-Britannique. Je n'ai pas assez exploré mon pays.

      Voilà la raison des voyages, le dépaysement, la découverte et l'appréciation de l'inconnu et enfin le bonheur de revoir son chez soi et le cadre familier de notre communauté. Cela m'a fait rêver de la Gaspésie et j'ai bien hâte d'aller m'y promener ce printemps et cet été.

       Enfin, je peux plonger à mon aise dans toutes les lectures qui m'ont manqué et surtout les auteurs et autrices qui nourrissent et consolent mon esprit et mon âme. De Siri Hustvedt, Colette, Margaret Atwood, Monique Champagne, Sylvie Drapeau, Allison Hoover Bartlett, Catherine Perrin, Elena Ferrante, Patti Smith, Beatrice Masini, Catherine Leroux, Jocelyne Saucier à Virginia Woolf, je butine, je relis, je me promène dans leurs pages, je relis, je me délecte des mots et des poèmes, des images, je rêve, je copie des bouts de phrases, des paragraphes entiers, parfois juste des mots.

Bref, je suis de retour dans mon refuge pour créer, écrire et lire, lire sous fond musical.
Dernière promenade à Lisbonne, avenue Liberdad.


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